Le test d'immunofluorescence pATM : un test de radiosensibilité haute performance pour prédire les réactions excessives post radiothérapie
Une nouvelle analyse statistique a été réalisée sur 117 lignées de fibroblastes spécifiques au patient cultivées à partir d'une biopsie cutanée afin d'évaluer l'AUC, la sensibilité, la spécificité, la valeur prédite positive et la valeur prédite négative du test d'immunofluorescence pATM pour trier les surréacteurs. Le test pATM présente les performances prédictives les plus élevées parmi les tests disponibles.
En identifiant un traitement antérieur, les patients qui réagiront de manière excessive à la radiothérapie (RT) auraient des implications cliniques positives. En nous concentrant sur la reconnaissance et la réparation des cassures double brin de l'ADN (DSB) après irradiation, nous avons récemment démontré que le nombre maximal de foyers nucléaires pATM dans la première heure (pATMmax) après irradiation ex vivo était corrélé à la gravité de la toxicité post‑RT. Notre objectif était d'effectuer des analyses supplémentaires sur l'ensemble de notre collection de lignées de fibroblastes pour affiner les performances prédictives de notre test.
Des expériences d'immunofluorescence ont été réalisées sur 117 lignées primaires de fibroblastes cutanés irradiées à 2 Gy. La réponse de toxicité a été divisée en deux classes binaires : 0 si grade de toxicité < 2 et 1 sinon. Pour évaluer la relation entre la quantité de foyers pATMmax et le degré de toxicité, nous avons appliqué une corrélation puis une analyse de classification supervisée. Des ensembles de données d'entraînement de 13 patients radiosensibles tirés au hasard avec une technique de sous-échantillonnage aléatoire ont été constitués. Les analyses ROC ont été réalisées avec une méthode Monte-Carlo pour estimer le seuil optimal et discriminer les réponses pour chaque ensemble de données. Le seuil de discrimination a été estimé comme la valeur maximale des 104 seuils calculés à partir de chaque sous-ensemble d'apprentissage.
Comme prévu, nous avons confirmé une dépendance quasi linéaire entre la toxicité et pATMmax (Fig 1A & 1B ; coefficient de corrélation de Pearson : -0,85 ; p < 2,2e−16). Lorsqu'il est considéré comme un test prédictif binaire avec la valeur seuil optimale de 34,5 foyers pATM/cellule, notre test a montré une performance prédictive exceptionnelle avec les valeurs suivantes respectivement pour la sensibilité, la spécificité, la VPN, la VPP et l'ASC : 1,00, 0,92, 1,00, 0,99 et 0,987.
Les résultats de ces expériences nous ont permis d'identifier pATMmax comme un paramètre prédictif de haute performance du bloc opératoire post-radiothérapie. Des études complémentaires sont en cours pour confirmer que ce test de radiosensibilité atteint les mêmes performances dans toutes les conditions pour adapter la pratique clinique.
Référence:
[1] G. Vogin, T. Bastogne, L. Bodgi, J. Gillet-Daubin, A. Canet, S. Pereira et N. Foray, « The pATM Immunofluorescence assay : a high performance radiosensibility assay to predict post radiotherapy sur-réactions. », International Journal of Radiation Oncology - Biology - Physics, vol. 101, non. 3, p. 1-8, 2018.

